Pourquoi il n’y aura pas de projet de CHU à Bouira ?

L’espoir d’un centre hospitalo-universitaire (CHU) dans la wilaya de Bouira semble définitivement s’éloigner. Malgré des années d’attente, de rumeurs récurrentes et de promesses politiques, la réalité a été clarifiée par les autorités locales. Le wali de Bouira, lors d’une rencontre récente avec des représentants de la société civile, a mis fin aux spéculations. Selon lui, aucun projet de CHU n’est envisagé à court terme dans la région.

Un projet légitime mais irréaliste à ce stade

La population de Bouira réclame depuis longtemps un CHU, à juste titre. Avec une densité de population importante et un besoin criant en soins spécialisés, cette infrastructure aurait représenté un tournant majeur pour le système de santé local. Mais selon le wali, l’état actuel des infrastructures sanitaires dans la wilaya ne permet pas d’envisager un tel projet de manière réaliste et efficace.

« Avoir un CHU à Bouira est une revendication légitime. Mais nous devons d’abord régler les problèmes qui freinent les projets déjà lancés », a déclaré le wali.

Des projets à l’arrêt, une situation sanitaire fragilisée

En effet, plusieurs établissements de santé de Bouira sont en souffrance. Le wali a évoqué des chantiers à l’arrêt depuis des années, citant notamment les hôpitaux de M’Chedallah et d’Aïn Bessam, ou encore les polycliniques d’Ath Laksar et de Bordj Okhris. L’école paramédicale de Sour El Ghozlane a, elle aussi, subi des blocages prolongés.

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Ces projets, jugés « stratégiques », ont nécessité un travail de fond pour être relancés. Procédures administratives longues, diagnostics techniques, blocages budgétaires : la remise sur les rails de ces infrastructures a pris près de deux ans. Un délai qui montre l’ampleur du dysfonctionnement structurel auquel fait face le secteur de la santé dans la région.

Consolider avant de construire

Face à cette situation, la stratégie des autorités est désormais claire : il faut consolider les infrastructures existantes avant d’imaginer de nouveaux projets. « On ne peut pas se permettre de reproduire les erreurs du passé », a martelé le wali, mettant en avant une démarche pragmatique.

Le chantier d’un CHU, par son ampleur, ses exigences en équipements, en personnel qualifié et en adossement universitaire, nécessite un écosystème sanitaire stable et fonctionnel. Ce n’est, à ce jour, pas le cas à Bouira.

Un avenir conditionné à une refondation du secteur

Ce choix déçoit, mais il s’inscrit dans une logique de réalisme budgétaire et de priorisation des urgences locales. La population de Bouira devra donc patienter encore, le temps que les fondations sanitaires soient réellement solides.

Pour l’instant, le CHU reste une promesse non tenue, et surtout, un projet reporté sine die. L’ambition, elle, demeure. Mais elle devra s’appuyer sur une stratégie de santé publique plus structurée, plus cohérente et surtout plus fiable que par le passé.

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